De Villazon (frontière) à Tupiza
Une fois passée à pied la frontière bolivienne, on entre dans la ville de Villazon. Il y a peu de choses à y voir mais apparemment pas mal de shopping à y faire : la rue principale (qui part du poste frontière et s’étend jusqu’à l’autre bout de la ville) est bordée de magasins en tous genres.
Après avoir changé nos derniers pesos pour des bolivianos, on trouve assez rapidement un bus pour nous mener à Tupiza, la prochaine grande ville dans cette région de la Bolivie.
Sur la route, on a un aperçu des grandes étendues désertes et montagneuses du pays.
Tupiza, petite ville perdue au fond de sa vallée, n’a à offrir que son calme et ses nombreux restaurants au service d’une lenteur biblique. Mais il faut les comprendre : dans beaucoup de cas, quand vous commandez quelque chose, le restaurateur n’a pas les ingrédients en stock. Il envoie donc généralement un de ses enfants faire les courses. C’est pour ça qu’un plat de spaghettis demande près d’une heure de préparation.
Mais Tupiza est surtout la porte d’entrée de l’altiplano ! Après quelques recherches, on réserve un tour de 4 jours en jeep à destination d’Uyuni en traversant les régions de Los Lipez et, plus au nord, du salar d’Uyuni.
L’altiplano (Los Lipez et le salar d’Uyuni)
Ces 4 jours sur l’altiplano ont été l’occasion d’en prendre plein les yeux. Même si l’essentiel du voyage s’est fait en jeep, il n’a pas été de tout repos pour autant. On est resté à plus de 4000 m d’altitude pour l’essentiel de la traversée (avec un point à près de 5000 m) avec parfois des vents forts et une température glaciale dès le coucher du soleil.
Mais on a été récompensé par des décors sublimes et, certaines nuits, par un ciel aux millions d’étoiles scintillantes. Sur ces hauts plateaux et par temps froid, les astres semblent bien plus nombreux et bien plus proches.
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Départ de Tupiza pour un voyage de 4 jours jusqu’à Uyuni.
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À une heure de route de Tupiza, on prend un peu plus d’altitude.
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On a croisé de nombreux troupeaux de lamas.
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Le village fantôme de San Antonio de Lipez.
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Une des nombreuses lagunes de l’Altiplano (4855 m).
On a passé notre première nuit à Quetena Chico dans un hôtel qui tenait plus du refuge de montagne que du 5 étoiles. Les nuits y sont très froides. Les vêtements et sacs de couchage qu’on avait utilisés pour le Népal retrouvent vite leurs utilités.
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En quittant le petit village de Quetena Chico, on voit un berger emmener ses lamas.
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À Quetena Chico, un chien erre dans les rues désertes.
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Une lagune dont la blancheur n’est ni du sel ni de la neige, mais de l’acide borique
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Le désert de Dali , très ressemblant aux tableaux de Dali… Alors que celui-ci n’est jamais venu en Bolivie.
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La lagune Verde. Cette belle couleur cache une nature empoisonnée (ce vert provient d’un mélange de cuivre et d’arsenic).
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La colline de King Kong. Remarquez la tête au centre avec un bras de chaque coté.
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Dans la laguna Colorado (4300 m) de nombreux flamands roses se sont adaptés à cet environnement extrêmement difficile.
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Un flamand rose atterrit au milieu de ses congénères.
On a passé notre seconde nuit à Huaylla Jara (4300 m), un village tout proche de la laguna Colorada. Le froid y est encore plus sévère mais notre refuge dispose d’un poêle autour duquel, à la nuit tombée, tous les voyageurs se sont rassemblés en un cercle serré. Du moins, tant qu’il restait un peu de combustible. Celui-ci est rare sur ces haut-plateaux. Le seul bois digne de ce nom provient de la yareta.
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Coucher de soleil sur Huaylla Jara.
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« El Arbol de Piedra » (l’arbre de pierre), un des monuments naturels principaux de Los Lipez.
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D’autres flamands roses sur la laguna Charcota.
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Une photo panoramique de la laguna Cañapa.
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Un petit renard des Andes profite avidement d’un biscuit offert par le chauffeur de notre Jeep.
Pour notre dernière nuit avant d’atteindre Uyuni, on a dormi dans un hôtel de sel. La proximité du salar d’Uyuni fait du sel la matière première dominante dans cette région. Le sel, compacté sous forme de brique, sert à la construction de certains bâtiments.
Les meubles et les murs sont fait en brique de sel. Sur le sol, ce n’est pas du gravier, mais du gros sel.
Le jour suivant, nous avons traversé le salar d’Uyuni. J’avais découvert l’existence de cet endroit avant notre départ, pendant la préparation de ce tour du monde. J’étais fasciné par les photos de ces paysages lunaires. C’est dire si j’étais impatient de découvrir ce lieu mythique.
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L’aube d’un grand jour.
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Le soleil se lève sur le salar.
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Le salar est un endroit magique qui peut faire de nous des géants…
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ou des lutins.
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Le salar vu depuis l’Isla Incahuasi, un des seuls îlots de vie dans cette région stérile.
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Un océan de sel à perte de vue.
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Un autre hôtel de sel perdu en plein milieu du salar.
A l’extrémité est du salar, on arrive à la ville minière d’Uyuni. Pour les amateurs de scènes post-apocalyptique, cette ville possède un véritable trésor : el cementerio de trenes. A la sortie de la ville, de nombreuses carcasses de locomotives à vapeur ont été laissées là. Le décor désertique aidant, on se croirait dans l’univers de Mad Max.
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Il y a comme une ambiance de ville fantôme.
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Il te faudra un peu plus que ça pour te remettre sur les rails, ma vieille.
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Voie de garage.
Potosi et Sucre
Depuis Uyuni, un bus nous mènera jusqu’à Potosi où nous sommes restés quelques jours. Puis un autre bus nous a amené à Sucre, la capitale constitutionnelle du pays. On s’est surtout reposé dans ces deux villes : flâner à Potosi et profiter des excellents restaurants de Sucre.
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L’imposante cathédrale de Potosi.
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Sur la place centrale de Sucre, un chien a trouvé l’endroit idéal pour la sieste.
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Malgré le caractère calme de Sucre, la ville n’échappe pas à la grande tradition nationale des manifs. Ici, une marche au flambeau menée par des étudiants.
On découvre aussi à Sucre une autre grande tradition bolivienne : les bloqueos (les barrages routiers). Quand une tranche de la population est mécontente de l’action du gouvernement (ce qui arrive très souvent), celle-ci exprime son mécontentement en empilant, sur plusieurs kilomètres, des pierres sur une des routes principales du pays.
Un exemple de bloqueo.
Au moment de notre séjour à Sucre, les syndicats de mineurs se sont sentis lésés et ont bloqué de la sorte la route de Sucre à La Paz. Il n’y alors d’autre choix que d’attendre l’aboutissement des pourparlers avec le gouvernement ou l’interventtion mano militari de la police (ce qui peut prendre des semaines)… Ou prendre l’avion.
C’est donc en avion qu’on a rejoint La Paz.
La Paz
On a passé quelques jours dans cette capitale étrange blottie au fond d’un canyon mais située pourtant à 3700 m d’altitude.
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Un des nombreux marchés de la ville.
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La boucherie plein-air.
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Un des clients de la boucherie plein-air.
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La Paz au petit matin.
Depuis quelques années, La Paz est aussi devenu le point de départ d’une excursion de plus en plus populaire parmi les voyageurs : la descente de la route la plus dangereuse du monde en VTT. Ce petit nom (WMDR, World Most Dangerous Road) avait été attribué par l’Inter-American Development Bank à la route menant de La Paz à Coroico, au nord est. Cette route a vu en moyenne la disparition de 26 véhicules par an avec un triste record en 1983 où un bus comportant plus de 100 personnes fit le grand saut. Depuis 2007, une nouvelle (et bien plus sûre) route a été construite. La route de la mort n’est maintenant plus guère qu’empruntée par quelques locaux et « locos » amateurs de sensations fortes.
J’ai testé. Et c’est en effet très grisant de dévaler les quelques 3500 m de dénivelés avec l’abîme à portée de main. C’est aussi une très belle façon d’explorer la région traversée par la route. Celle-ci est restée très sauvage. A l’adrénaline vient alors se rajouter l’émerveillement de traverser cette petite jungle, passer sous des cascades qui parfois coulent sur la route tout en étant survolé de près par de gigantesques oiseaux de proie (qui attendent peut-être un moment d’inattention de notre part).
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A La Paz, un restaurant indien s’est inspiré de la route la plus dangereuse du monde pour proposer son curry le plus dangereux du monde.
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La première partie de la WMDR se fait sur la nouvelle route. Que du nouveau bitume. Pour démarrer en douceur.
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La route de la mort proprement dite. Les choses deviennent sérieuses.
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Dans le ciel, ce rapace surveille le prochain VTTiste imprudent.
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Le fond de la vallée.
Pour terminer cette journée en douceur, on a passé la fin d’après-midi dans un refuge pour animaux.
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Un singe-araignée et un ara partagent une table.
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Diner aux chandelles pour ces 2 oiseaux.
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Fin d’une belle journée.
Le matin suivant, afin d’éviter de nouveaux barrages routiers, on se lève avant l’aube pour prendre un bus vers la ville frontalière de Copacabana, sur les rives du lac Titicaca.
Lac Titicaca
Fatigués et un peu malades, on passera 5 jours tranquilles à Copacabana. La ville n’a rien d’extraordinaire, mais c’était vraiment agréable de profiter de la majesté du lac.
On a dormi pendant 4 nuits dans les bungalows de l’hôtel Las Olas, sans doute un des hébergements les plus originaux du voyage. Les bungalows comportent tous un poêle, un hamac et surtout une grande baie vitrée donnant sur le lac Titicaca.
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Vue sur le lac depuis la chambre.
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Des alpagas broutent tranquillement entre les bungalows.
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Au delà du lac Titicaca, coté bolivien, la cordillera real.
Le dernier jour, on a fait une randonnée le long de l’Isla del Sol (l’Ile du Soleil), une des seules îles du lac Titicaca. Le lac est si grand, qu’on se croit souvent au milieu de l’océan.
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Au moment où la lune se couche, on se lève pour se rendre à l’Isla del Sol.
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Une brebis et son agneau contemplent le lac.
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Une plage de l’Isla del Sol.
Le Lac Titicaca est un trop grand trésor pour appartenir à une seule nation. Aujourd’hui, il est partagé entre la Bolivie et le Pérou. Logiquement, il est un passage frontière très apprécié des voyageurs. De Copacabana, un bus nous a amené en moins d’une heure à Yunguyo, la première ville péruvienne.
Welcome to Peru !