Parmi toutes les choses qui peuvent surprendre en Australie, je retiens l’omniprésence des règles et des lois. La moindre plage, le moindre sentier n’échappe pas à un écriteau sur la réglementation locale et les dangers potentiels. Parfois à un niveau qui semble ridicule. S’il est vraiment nécessaire de prévenir les gens qu’ils risquent de mourir s’ils tombent d’une falaise ou qu’ils risquent de glisser sur un sol humide, je ne peux m’empêcher de penser qu’il est temps de retirer tous ces avertissements et de laisser le darwinisme faire son travail en retirant les crétins du pool génétique.
Cependant, il existe un domaine du légisme australien où il aurait été intelligent d’avertir lourdement : l’existence et le fonctionnement des péages fantômes. Ce système propre à l’Australie (bien qu’au moment de la rédaction, ce système se retrouve aussi sur une seule route en Nouvelle-Zélande et une autre route au Texas) est un magnifique piège à touriste. A certains moments, vous apercevrez des avertissements de péage sur le bord des routes (« toll »). Comme moi, vous allez préparer votre monnaie et/ou votre carte de crédit dans l’attente du guichet de péage. Comme moi, vous serez surpris de n’en croiser aucun. Comme moi, vous vous direz que vous avez passé la sortie où devait se trouver le péage. Et comme moi, vous allez recevoir un certain nombre de PV par la poste.
Il faut savoir que certaines routes sont sujettes à péage en Australie. Il faut savoir lesquelles et aussi savoir qu’il faut se rendre sur un site web dédié ou appeler un numéro de téléphone spécial (jamais le même en fonction de la route empruntée) pour payer le péage. Faute de quoi, votre plaque d’immatriculation est flashée automatiquement et un PV expédié. Pour être tout à fait honnête, il existe quelques panneaux au bord de la route sur ce sujet. Mais quand on est plus préoccupé à savoir si on est sur la bonne route et qu’on ne se plante pas de sortie, ces panneaux sont très faciles à louper.
Cette volonté de règlementer s’étend jusqu’à l’écosystème. Les postes de quarantaine sont nombreux, il est illusoire d’essayer d’importer la moindre nourriture, du poison est répandu dans les parcs nationaux pour empoisonner les chiens retournés à l’état sauvage… mais ils n’ont pas réussi à tuer les mouches.
La mouche australienne est une peste agressive et nombreuse. Elle sait se glisser dans les maisons et les voitures à peine une fenêtre ouverte. Elle vise les points sensibles : les yeux, la bouche et les oreilles. Elle ne décolle pas quand on frémit, mais évite malgré tout la tape rageuse qui lui serait fatale. Heureusement, elle disparait à la nuit tombée… souvent pour être remplacée par son frère moustique, lui aussi indompté.
Mais retour des choses de ce légalisme : la criminalité semble inexistante, la sécurité est au top et les gens sont très respectueux. D’où les campings nickels et extrêmement calmes. A croire que le simple fait d’envisager de faire du bruit après 21h vous vaudra d’être expulsé du pays.