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Les routes Argentine : police, check-points et (un peu) corruption.

Posted by on 27 juin 2014

Comme vous vous en souvenez surement, nous avons fait plus de 4000 km à travers l’Argentine en 2 semaines. Nous avons donc eu tout le loisir d’apprécier la qualité des routes, le savoir vivre des conducteurs de Buenos Aires (inexistant ! Le voyageur-conducteur doit fuir cette ville au plus vite) et aussi et surtout le zèle plus ou moins bien intentionné de la police argentine. Au cours de ces milliers de kilomètres, nous avons croisé de nombreux barrages de police et avons été arrêtés une dizaine de fois. Dans le meilleur des cas, le policier nous demandait simplement d’où nous venions et où nous allions. Souvent, on nous demandait les papiers du véhicule, permis de conduire, passeports… Quelque fois, il fallait couper le moteur, ouvrir le coffre, enlever les valises pour qu’il cherche un compartiment caché. Et une seule fois (le premier jour hors de Buenos Aires) pour une tentative d’extorsion.

Les choses se sont passées ainsi : Alors qu’on roulait sur la route RN14 (nord de Buenos Aires) on tombe sur un barrage de police. Arrêt de la voiture. Papier du véhicule. Ouverture du coffre. Le policier me fait comprendre que ma carte d’immatriculation n’est plus valable et que mon extincteur n’est pas aux normes. On me fait venir au poste de police situé sur le bord de la route (c’est pratique) pour y voir le commissaire. Après 20 minutes d’attente je rencontre le bonhomme. Il me fait comprendre que je suis en infraction et griffonne sur un papier brouillon le montant de l’amende : 1043 pesos (à peu près 100 euros). Mes doutes sur l’honnêteté de ces flics se sont vite mués en certitudes. J’ai alors suivi le protocole adapté en ce genre de situation : je ne parle ni espagnol ni anglais, je veux téléphoner à l’ambassade de France, je veux un PV officiel… Avec l’aide de Matthieu (qui m’accompagnait à ce moment là), on joue la petite comédie des touristes paumés qui ne comprennent rien de rien.

Au cours de la discussion, Matthieu remarque que notre carte d’immatriculation est en fait à jour (on disposait de 2 de ces cartes, une périmée, une à jour. On avait donné les 2 et les flics n’avaient « remarqué » que l’obsolète). Le commissaire rature le montant de l’amende qui passe à 193 pesos. Bien que je dispose de cette somme, je prétends ne pas avoir de liquide sur moi. Je reviens à la voiture, déniche auprès de mon groupe un petit tas de billets de 2 à 5 pesos tout froissés. De retour au poste, je dépose la liasse misérable sur bureau du commissaire. Il n’y a même pas 50 pesos. Par pitié (ou plus surement par dépit), le commissaire pousse les billets vers moi et me dit de partir.

Ce petit jeu aura duré une heure. Heureusement, nous n’avons pas eu à réitérer ce numéro : les autres policiers croisés étaient réglos. Il n’empêche que pour le reste du séjour, j’ai pris soin d’oublier toute notion d’espagnol en face d’un uniforme.

 

Il faut les comprendre : même la police ne semble pas à l'abri du vol. (photo prise en face d'un commissariat de Buenos Aires).

Il faut les comprendre : même la police ne semble pas à l’abri du vol. (photo prise en face d’un commissariat de Buenos Aires).

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